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L'alambic québécois au fil du temps (French only)
Éliane Lavoie et Pénélope Leblanc
May 31, 2021
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1767-1769 : Les premières distilleries canadiennes voient le jour dans la ville de Québec. Parmi les distillateurs pionniers, on retrouve l’intendant célèbre Jean Talon, l’avocat James Grant et le brasseur Colin Drummond. Ce dernier construit la St. Roc Distillery en 1769.

Fin du 18e s. : Malgré la popularité du rhum, la production de ce spiritueux doit être abandonnée en raison de son caractère complexe et de son faible taux de rentabilité. Sous l’influence des brasseurs britanniques, les alcools de grains sont dorénavant privilégiés. C’est dans ce contexte que naît le whisky québécois. Plusieurs distilleries fabriquent alors leur propre malt et s’en servent comme ingrédient de base, tandis que d’autres récupèrent des bières invendues pour les distiller.

1830 : Devant la montée de la consommation excessive d’alcool, le clergé crée un mouvement de tempérance qui change la perception des alcools forts au Québec pendant quelques décennies. Malgré tout, la consommation de spiritueux demeure populaire.

1840 : Le Canada-Uni est considéré comme un producteur de spiritueux de grande qualité avec ses quelque 200 distilleries. Dans le territoire qui formait autrefois le Bas-Canada, 443 111 gallons de spiritueux sont produits, contre 2 052 872 dans le Haut-Canada. 

1878 : La Loi de tempérance du Canada, dite loi Scott, est adoptée. Elle autorise à un comté ou à une municipalité d’interdire la vente de boissons alcooliques au détail sur son territoire, par le biais d’un scrutin populaire.

Le nombre de microdistilleries est en pleine croissance. Elles contribuent à l’économie locale et font rayonner le Québec à l’international grâce à des spiritueux distinctifs.

Fin du 19e siècle : Le marché des spiritueux au Québec décline au profit de celui de la bière, une boisson mieux perçue par les partisans de la tempérance. Résultat : de nombreuses distilleries mettent la clé sous la porte.

1919 : Le 10 avril 1919, le gouvernement provincial tient un référendum sur la prohibition d’alcool. La question est la suivante: « Êtes-vous d’opinion que la vente des bières, cidres et vins légers, tels que définis par la loi, devrait être permise? » Le oui l’emporte avec 78,62 % des voix. Le Québec devient le seul endroit en Amérique du Nord où il est permis de vendre et de boire des boissons alcooliques. Au Québec, on prône la modération plutôt que la prohibition.

1921 : Au Québec, la Loi sur les boissons alcooliques est adoptée afin d’encadrer la production d’alcool. De cette loi naît la Commission des liqueurs, ancêtre de la Société des alcools du Québec (SAQ). 

1933-1999 : Le 5 décembre 1933, le 21e amendement de la Constitution des États-Unis met un terme à 13 années de prohibition. L’industrie québécoise connaît alors une période creuse. Sur près de 70 ans, aucune trace officielle de distillateur... L’histoire ne dit toutefois pas ce qu’il se passait dans le sous-sol et le garage des gens!

1999 : Michel Jodoin démarre la première microdistillerie canadienne à Rougemont, en Montérégie: la Cidrerie Michel Jodoin.

2010-2014 : Trois autres pionniers microdistillateurs s’ajoutent: le Domaine Pinnacle, Les Subversifs et Les Vergers Lafrance.

2014 : Les microdistillateurs de la province s’unissent pour créer l’Association des microdistilleries du Québec. Sa mission est d’encourager le développement de cette industrie florissante. En 2020, l’ensemble de l’industrie s’unit sous le nom de l’Union québécoise des microdistilleries.

2018 : La dégustation et la vente de spiritueux sont maintenant autorisées sur les lieux de fabrication.