Blog
Qui aime le gin le suive… sur Facebook! (French only)
Virginie Landry - Caribou
Dec 13, 2021
Gingin Page Facebook
Photo by:
Page Facebook du groupe Gin Gin

Peu de spiritueux québécois ne rassemblent autant que le gin. Emmanuelle Ricard, celle qu’on surnomme « Madame Gin », est l’instigatrice des groupes Facebook Les filles aussi aiment le gin (10 400 membres) et Dans le laboratoire de Madame Gin (8260 membres). Elle croit que l’engouement est dû à l’absence de snobisme relié au gin. Ce n’est pas un alcool qui demande autant de connaissances que le vin ou le scotch, précise-t-elle. Il est donc plus facile d’approche et rallie beaucoup de monde, entre amateurs et connaisseurs. 

Il y a quelques années à peine, la consommation de gin était encore marginale, le spiritueux étant alors considéré comme un alcool de mononcle et de grand-père. C’est d’ailleurs pourquoi il y a quatre ans, Emmanuelle Ricard a nommé son groupe Les filles aussi aiment le gin, ayant elle-même entendu ce commentaire. Persuadée qu’elle n’était pas la seule consommatrice de cet alcool, elle s’est alors tournée vers Facebook pour bâtir une communauté numérique.

Même démarche ou presque du côté de Sophie Lambert, la fondatrice et administratrice du groupe Facebook Gin Gin (11 900 membres). « Je trippais sur le gin alors que ce n’était pas encore vraiment à la mode », se souvient-elle. Sa page a été lancée il y a 3 ans et ne comptait alors que 23 personnes, tous des amis. Le but était de partager des coups de cœur et de s’échanger des bouteilles afin de pouvoir goûter à un maximum de produits.

La pandémie a provoqué un engouement sans précédent pour les produits québécois, dont le gin, et les demandes d’adhésion aux communautés Facebook ont explosé.


Des membres d’ici et d’ailleurs


Sur Gin Gin, les membres sont majoritairement du Québec, mais certains viennent d’ailleurs aussi. Sophie Lambert, qui est la gardienne des admissions à son groupe, note qu’il y a des membres qui habitent au Brésil, au Japon et un peu partout en Europe. La plupart des distilleries d’ici suivent aussi le groupe.

Pour sa part, Emmanuelle Ricard, identifie trois types de personnes qui s’abonnent à son groupe Les filles aussi aiment le gin : 

• les amateurs, ceux qui suivent les tendances, qui débutent dans le gin;
• ceux qui aiment vraiment ça, qui trippent sur la démarche artisanale derrière le produit et qui cherchent à en savoir toujours plus;
• et ceux qui sont très impliqués sur la page, que je considère comme des collaborateurs.

Ces derniers animent les discussions, publient régulièrement des notes de dégustation et organisent même parfois des évènements.


Cocktails et plus encore


Quel genre de contenu retrouve-t-on sur ces groupes Facebook, donc? « Quoi boire et comment le boire, principalement », explique Sophie Lambert.

« Notre groupe, c’est un safe space où tu as le droit d’aimer ou pas quelque chose », ajoute Emmanuelle Ricard. 

Les membres vont surtout publier des photos de leur plus récent achat et en faire la description. On le compare avec d’autres produits offerts sur le marché, on propose une recette de cocktail ou une façon de le boire. D’autres vont passer des commandes en gros et proposer d’aller les récupérer à la distillerie pour d’autres membres. Certains se lancent même dans le troc (la SAQ interdit la vente).

On y trouve aussi parfois des informations sur les distillateurs et distilleries d’ici, les nouveaux arrivages en SAQ et des produits internationaux. 

« Comme tout réseau social, c’est une communauté. On tisse des liens autour de notre intérêt commun qu’est le gin. »

Sophie Lambert

Après le gin… le rhum?


Si le gin a le vent dans les voiles, Emmanuelle Ricard croit que sa popularité pourrait s’essouffler lorsqu’un autre spiritueux d’ici arrivera massivement sur les tablettes. Mais lequel?

« On a pensé à la tequila, mais c’est resté dans les bars et très associé aux voyages, dit-elle. Le saké? Ça se pourrait. Je n’imagine pas le whisky prendre autant d’ampleur. Ça demeure très niché et très cher. »

Selon elle, le rhum pourrait être le prochain alcool québécois dont tout le monde parlera. « Le rhum va réussir à aller rejoindre des communautés qui ne boivent pas de gin », pense-t-elle.

Ce qui est certain, c’est que l’engouement pour les spiritueux d’ici n’est pas sur le point de s’essouffler. Avec les dizaines de nouveaux produits qui arrivent sur les tablettes chaque année, les Québécois ne manqueront pas de jus pour alimenter leurs discussions!

Envie de vous joindre à une communauté tissée serré autour de votre alcool québécois préféré? Découvrez quelques groupes ici :

Gin & Compagnie
Gin Gin
Dans le laboratoire de Madame Gin
Les filles aussi aiment le gin
Québec whisky
Québec rhum
Découvrir les distilleries du Québec
Le club des spiritueux du Québec