Les spiritueux ont beau être des produits nobles souvent élaborés à partir des ingrédients les plus fins, la distillation permet aussi de valoriser des matières agroalimentaires qui se retrouveraient autrement au compost. À une époque où l’industrie agroalimentaire tente d’éviter le gaspillage et les pertes, les distilleries suggèrent de belles occasions de collaboration et de valorisation.
Les spiritueux québécois atteignent de nouveaux sommets : on en consomme plus que jamais… et on en parle en masse dans les réseaux sociaux. Au cours des dernières années, plusieurs groupes privés d’adeptes d’alcools du Québec ont ainsi vu le jour, principalement sur Facebook. Leur sujet de prédilection? Le gin local.
Les distillateurs artisanaux ne peuvent pas vendre leurs spiritueux en bouteille dans les marchés publics, les festivals et autres événements. Alors que l’engouement de la population québécoise pour l’achat local, l’agriculture de proximité et la valorisation du terroir est grandissant, ces distillateurs insistent : cette vieille réglementation n’est pas en phase avec notre époque. Distillateur en chef de la Distillerie B par la Miellerie King, Frédéric Bougie est le seul détenteur d’un permis de production artisanal du conseil d’administration de l’Union québécoise des micro-distilleries. Il souhaite que la situation change rapidement.
Les petits distillateurs québécois ont à cœur d’élaborer des spiritueux d’exception faits à partir d’ingrédients locaux. Fiers représentants du territoire, ils mettent en valeur leur région respective en utilisant, par exemple, du miel de qualité, des herbes et fleurs sauvages, des petits fruits nordiques. Pourtant les touristes, désireux de goûter ces alcools de niche, peinent à les trouver dans les bars et restaurants des régions du Québec.
Les distilleries du Québec sont un jeune fleuron menacé par de vieilles mentalités. En raison de réglementations discriminatoires, elles sont actuellement en mode survie. Malgré l’engouement des Québécois pour les spiritueux d’ici, plusieurs distillateurs devront songer à fermer leurs portes si rien ne bouge dans un avenir proche. Distiller pour des miettes? Non merci, disent-ils.
On les voit partout lorsque l’été se pointe le bout du nez: dans les parcs, les terrains de camping et les BBQ. Ils séduisent le public grâce à leur côté pratique et accessible, mais aussi les distilleries, qui les utilisent comme carte de visite. Les cocktails prêts à boire représentent une tendance lourde au sein de l’industrie des boissons alcoolisées. Mais que retrouve-t-on dans la canette? Regard sur une boisson qui gagne tranquillement ses lettres de noblesse.